L’EAU – L’UFC-Que Choisir de Saône et Loire se mobilise contre ‘’LA FUITE EN AVANT!’’
Ecouter la Chronique diffusée sur Radio-Bresse le 30 juin 2023
Un contexte de changement climatique, avec des sécheresses à répétition :
La recharge des nappes phréatiques devrait baisser en moyenne de 10 % à 25 %.
Les débits moyens des fleuves pourrait être réduits de 10 % à 40 % sur l’ensemble de l’année.
Quant aux débits estivaux des fleuves, ils pourraient être réduits de 30 % à 60 %… et le débit du Rhône pourrait être divisé par deux.
Les canalisations aux matériaux fragiles (fonte grise, PVC collé, amiante-ciment) représentent plus de la moitié (55 %) du réseau français et une grande partie d’entre elles a déjà dépassé l’âge où elles auraient dû être remplacées.
En 2019 les Assises de l’Eau ont fixé l’objectif de renouveler 1 % du réseau national par an : en Saône et Loire, 65 % des communes sont en-dessous de cet objectif national. Pour le SIE de la Région Louhannaise, il a été de 2.99.
Avec la suppression totale en 2016 de l’aide en matière d’ingénierie apportée par les services de l’État (connaissance de l’état des réseaux, programmation des travaux, maîtrise d’ouvrage…), les communes sont désormais seules responsables de l’entretien des réseaux.
Les aides financières sont limitées par la faiblesse du budget des agences de l’eau Rhône Méditerranée (pour la région louhannaise) et l’inéquité des contributions entre les différents acteurs : alors que les utilisateurs de l’eau sont censés contribuer au financement en proportion des volumes qu’ils prélèvent dans le milieu naturel, l’agriculture ne contribue qu’à 3% de la redevance prélèvement, alors qu’elle représente l’essentiel des consommations nettes d’eau en été.
Dans le cadre du plan Eau, le gouvernement a bien évoqué le sujet des fuites d’eau, mais pour proposer des mesures dérisoires. Alors que les experts exigent 2.5 à 3 milliards annuels, il a annoncé 180 millions d’euros, ciblés sur les plus petites communes…, une goutte d’eau !
Dans un contexte de raréfaction manifeste de la ressource, il est plus que jamais indispensable et urgent de limiter les pertes d’eau potable. A cet effet, l’UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics :
- Un renforcement des aides des agences de l’eau Rhône Méditerranée et Loire Bretagne aux collectivités prioritaires en termes de raréfaction de la ressource et de fuites ;
- Une augmentation du budget de l’agence par l’augmentation des redevances payées par les acteurs professionnels ;
- Un développement de l’appui technique du département aux petites communes ;
L’eau potable est une eau qui a été traitée : elle nécessite l’utilisation de produits chimiques, de matériels et d’énergie
L’eau qui repart au milieu naturel ne retourne pas là où elle a été prélevée : elle ne compense donc pas l’eau prélevée dans la nappe alluviale de la Saône pour la Région Louhannaise
Quelques chiffres :
15,1% d’eau potable perdus dans les réseaux de canalisation de Saône et Loire, soit la consommation annuelle de Chalon sur Saône et Mâcon
Pour le Syndicat Intercommunal des Eaux de la région Louhannaise, le rendement du réseau est de 77,02%, en amélioration de 2% par rapport à 2020, soit un taux de pertes est de 22.98%.
Pour un linéaire de réseau de 649 km, et un indice linéaire de perte de 2.8 m3/km/j, ce sont 663 280 m3 perdus sur un an ! Soit l’équivalent de 265 piscines olympiques, et surtout une facture de 1.234 M€ perdus en 2021, que le consommateur paie néanmoins !
Quelques liens internet :