ACCÈS AUX SOINS : L’UFC-Que Choisir de Saône et Loire passe à l’action
L’UFC-Que Choisir de Saône et Loire rend publics les chiffres inquiétants de la désertification médicale qui frappe notre département, révélée par l’actualisation de la carte de la fracture sanitaire.
Face à l’inaction coupable du gouvernement depuis des dizaines d’années, notre Fédération l’attaque aujourd’hui, 21 novembre, devant le Conseil d’État.
L’UFC-Que Choisir de Saône et Loire soutient cette démarche et invite les habitants du département à signer et partager massivement la pétition « Accès soins – J’accuse l’État » dans le cadre de la campagne #MaSanteNattendPlus.
Enfin, notre association locale s’associe aux six autres associations locales des sept départements de la Région Bourgogne Franche Comté pour mener prochainement une action de sensibilisation et de mobilisation.
Un accès territorial aux soins toujours dégradé dans notre département, surtout pour les gynécologues et pédiatres:
L’accès géographique à la médecine de ville est très dégradé en Saône et Loire : notre analyse montre en effet que 35,6% des habitants du département résident dans un désert médical[1] pour l’ophtalmologie, que 37,0% des femmes et 55,5% des enfants qui y habitent sont respectivement dans un désert médical gynécologique et pédiatrique.
Bien que les déserts médicaux soient moins répandus pour les généralistes (7,9% de la population départementale), la situation reste tout de même tendue pour 50,2% des usagers du département qui ont d’importantes difficultés[2] pour accéder à ce pilier du parcours de soins[3].
- Avec la dimension économique, les déserts médicaux s’étendent dramatiquement
En combinant la dimension géographique et financière de l’accès aux soins, c’est-à-dire en ne prenant en compte que l’accès à des médecins ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires, la situation se détériore très fortement en ce qui concerne l’accès aux spécialistes. Les déserts médicaux se retrouvent alors aussi bien dans les zones urbaines que dans les zones rurales de notre département.
Dans le département, 69,8% des femmes résident dans un désert médical en termes d’accès à un gynécologue tandis que 70,0% des enfants résident dans un désert médical en ce qui concerne l’accès à un pédiatre.
Enfin, 67,9% des personnes vivent dans une commune où trouver un ophtalmologue qui respecte le tarif de la sécurité sociale relève de la gageure.
- Obtenir un rendez-vous médical : une légère amélioration mais des résultats qui restent critiques !
Pour illustrer les conséquences concrètes des difficultés d’accès aux soins, les bénévoles des associations locales de l’UFC-Que Choisir, dont ceux de notre association locale, ont contacté anonymement 2 642 médecins généralistes présents dans 70 départements pour savoir s’ils acceptaient de les suivre en tant que médecin traitant.
Alors que, au niveau du pays, dans 51,5% des cas les médecins ont refusé la demande de nos bénévoles, à l’échelle de notre région Bourgogne Franche Comté, ce pourcentage est de 29%, un chiffre en baisse par rapport à une enquête identique que nous avions réalisée il y a 4 ans (39%).
De même, 761 ophtalmologues présents dans 65 départements ont été contactés en vue d’un rendez-vous pour une visite de contrôle en tant que nouveau patient. En Bourgogne Franche Comté, dans 21% des cas, les professionnels interrogés ont refusé de planifier un rendez-vous (contre 28 % à l’échelle nationale).
Toujours au niveau régional, les délais d’attente, quand il est possible d’avoir un rendez-vous, restent très importants : dans 20% des cas, il faut attendre entre 1 et 3 mois, et, dans 35% des cas, plus de 3 mois.
Avec la campagne #MaSanteNattendPlus, notre association mobilise les consommateurs de Saône et Loire
- Devant l’urgence à mettre fin aux inégalités territoriales en matière d’accès aux soins, la Fédération UFC-Que Choisir dépose ce jour un recours devant le Conseil d’État pour que la plus haute autorité administrative du pays constate et sanctionne l’inaction du gouvernement, mais également qu’elle l’enjoigne à prendre sans délai les mesures courageuses permettant de résorber la fracture sanitaire.
- L’UFC-Que Choisir de Saône et Loire soutient ce recours et appelle l’ensemble des habitants du département à en faire autant en signant et partageant massivement la pétition nationale « Accès soins – J’accuse l’État ».
- Nous invitons également les habitants du département à consulter la carte interactive gratuite sur l’état de l’accès aux soins dans leurs communes.
- Enfin, notre association lance une action de terrain dans le cadre de la campagne #MaSanteNattendPlus. Elle sera présente prochainement aux côtés des 6 autres associations locales de Bourgogne Franche Comté pour sensibiliser et mobiliser les habitants contre les déserts médicaux auxquels ils sont confrontés.
[1] Un désert médical est caractérisé ici par une accessibilité médicale au moins 60 % inférieure à la moyenne nationale.
[2] Un accès difficile est caractérisé ici par une accessibilité médicale au moins 30 % inférieure à la moyenne nationale.
[3] Précisons que depuis 2021, dans notre département, l’accès territorial à un généraliste, à un gynécologue et à un ophtalmologue s’est dégradé pour respectivement 63,3%, 51,5% et 58,9% de la population.