Réactions et questions/réponses suite à la conférence de presse du 27 04 2021 et publication de la carte interactive de l’eau édition 2021
1 ) Journaliste du JSL
Une précision que j’ai oubliée de vous demander ce matin, d’après la carte interactive il n’y a aucune commune du département qui possède un cryptogramme noir signifiant que l’eau serait très mauvaise et qu’une seule commune où l’eau est dite « mauvaise », qui serait Le Puley. C’est bien cela ?
Réponse de l’UFC-Que Choisir
Vous avez raison, il n’y a a aucune commune affichant un pictogramme noir sur le département.
En ce qui concerne la commune du Puley, elle est en qualité « mauvaise » à cause de la turbidité (ce qui signifie que l’eau est trouble). Ceci fait partie des éléments sans impact sur la santé : c’est un des paramètres de la colonne de droite de la 3e diapositive (référence de qualité).
2 ) Maire Anost
Dans un article du Journal de Saône et Loire du 28 avril 2021, rédigé à propos de votre conférence de presse du 20 avril sur la qualité de l’eau en Saône et Loire, il est fait état de la présence de Bromates dans l’eau distribuée sur une partie de la Commun d’Anost au cours de la période 2019-2020.
N’ayant pas eu connaissance de cette information je vous serai reconnaissant de m’indiquer avec précision la source et le détail de la ou les analyses ayant constaté cet état.
Par ailleurs dans les propos que la presse rapporte vous indiquez : « sur la commune d’Anost, on se trouve en zone de polyculture…clarifie Catherine Castaing ». Je tiens à vous préciser que les captages alimentant le réservoir où cette présence de Bromates aurait été détectée sont tous situés en forêt et que aucune culture n’existe en amont de ceux-ci.
Vous ne pouvez ignorer les conséquences de la diffusion de telles informations, non vérifiées auprès des responsables de ces réseaux, auprès des consommateurs que vous voulez défendre.
Je me tiens à votre disposition pour échanger plus avant sur ces sujets.
Réponse de l’UFC-Que Choisir
La carte établie par l’UFC Que Choisir est basée sur les résultats des analyses d’eau réalisées dans le cadre du contrôle sanitaire réglementaire. Les résultats de ces analyses sont mis en ligne sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé, dans la partie des ARS (Agence Régionale de Santé).
Voici le lien pour aller consulter les résultats :
https://orobnat.sante.gouv.fr/orobnat/rechercherResultatQualite.do
D’autre part, nous vous joignons les éléments qui concernent votre commune : la date et le commentaire de l’ARS, et la partie où vous pouvez trouver les résultats pour les bromates. Ces résultats s’appliquent au réseau d’Anost-bourg, un des trois réseaux qui desservent votre commune.
En ce qui concerne les activités sur votre commune, le propos ne concernait pas strictement Anost, mais toute la zone au nord-ouest du département où élevage et diverses cultures se retrouvent.
Croyez que nous sommes vigilants à diffuser une information la plus exacte possible reposant sur des données provenant d’une source fiable, en l’occurrence celle de l’ARS pour l’eau potable.
3) Adhérent UFC
Bonjour à tous,
Adhérent à l’UFC71, je viens de lire le Journal n°180 et le JSL de ce jour concernant la potabilité de l’eau.
Je vous envoie en complément de vos documents, le dernier relevé d’analyses d’eau pour la commune de PRETY.
On y constate un taux de pesticides allant jusqu’à 3X le maximum admis .
Réponse de l’UFC-Que Choisir
Bonjour Monsieur,
Merci beaucoup pour votre retour et votre soutien.
La situation de votre commune a déjà fait l’objet d’alerte de la part de l’UFC auprès des autorités.
Forts de l’information que vous nous avez apportée, nous réitérerons notre demande d’actions dans les commissions ad-hoc.
4) Président du syndicat des eaux de Sennecey-le-Grand
Suite à notre discussion téléphonique je vous réitère mon mécontentement et ma stupéfaction concernant cette carte désignant notre collectivité distribuant de l’eau médiocre. Je vous rappelle que seul le paramètre métolachlore dépasse la norme pesticide qui est à 0,1mg/l. Mais la valeur maximale autorisée de cette molécule est 510 fois cette norme soit 51 , vous voyez nous en sommes très loin. De plus l’ars suit cette molécule tous les mois et nous alerterait automatiquement en cas de distribution d’eau non conforme.
De plus je vous annonce que nous allons renouveler notre charbon actif, celui-ci sera plus performant, d’une nouvelle génération et captera ce métolachlore. Le coût du charbon est de 42500 € , un peu moins qu’ il y a 5 ans et n’aura aucune incidence sur le prix de l’eau .
Comme vous le savez je me bats sans cesse pour améliorer la qualité de l’eau avec des moyens financiers limités ; nonobstant je suis d’accord avec vous cette reconquête ne va pas assez vite , sur le terrain les agriculteurs soucieux du problème ont aussi une rentabilité économique à perdurer et il ne faut pas mettre en concurrence le système bio et conventionnel raisonné. Il faudrait aussi mieux soutenir l’élevage avec ces prairies qui sont les meilleures implantations pour l’eau potable et le captage carbone.
Réponse de l’UFC-Que Choisir
Nous comprenons très bien votre réaction mais les chiffres sont là, implacables et irréfutables puisque figurant sur le site du ministère de la Santé (voir lien dans le message suivant).
Nous savons que la qualité de l’eau vous tient à cœur et nous sommes satisfaits d’apprendre que vous allez mettre en place, sous quinzaine, un nouveau filtre qui captera le métolachlore.
Actuellement, cette solution est indispensable pour permettre à la population de recevoir une eau conforme à la réglementation mais pour l’UFC QC 71, si elle est indispensable, cette solution n’est ni suffisante, ni satisfaisante. Elle n’est pas satisfaisante parce qu’elle revient 2 à 3 fois plus cher que des mesures préventives et que c’est le consommateur qui paie via sa facture d’eau. Mais la bonne nouvelle est que le prix de l’eau n’augmentera pas.
Pour l’ufc qc 71, la véritable solution réside dans le changement des pratiques agricoles ; nous avons défendu cette position à plusieurs reprises.
Mais l’ufc qc 71 est bien consciente que cette évolution ne se fera pas en un jour et qu’elle ne doit pas incomber aux seuls agriculteurs.
Par ailleurs, la PAC, actuellement en discussion, devrait maintenir l’effort budgétaire, mais au profit d’une politique qui incite réellement et prioritairement à faire évoluer les pratiques vers des modes de production respectueux de la santé et l’environnement, dans le sens de l’agroécologie et du développement des territoires ruraux.
L’étude réalisée par l’UFC au niveau national porte sur la période 2019-2020. Elle est basée sur les résultats des analyses mises en ligne sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé, dont je vous note le lien ci-dessous :
https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/eau
La carte en ligne est une actualisation de celle qui existait précédemment. Elle résulte d’une compilation des données figurant dans les bulletins d’analyses fournis par l’ARS. Les pictogrammes et les couleurs sont définis selon les critères que je vous rappelle en pièce jointe (consultables sur le site quechoisir.org).
Les propos de l’UFC sont justement de mettre en lumière une faille dans la réglementation sur les pesticides et notamment les perturbateurs endocriniens : ils ne sont pris en compte qu’au travers de valeurs limites réglementaires génériques, et non en fonction de critères sanitaires. Il n’existe pas de liste exhaustive des pesticides à rechercher : c’est une des demandes de l’UFC et de l’association Générations Futures, qui sera relayée au ministère de la Santé. Tous ces éléments sont repris dans le diaporama présenté en conférence de presse et consultable avec le lien suivant :
Le fait d’apporter des compléments de traitement à l’eau via une filtration supplémentaire au charbon actif doit permettre effectivement de retrouver des valeurs en métolachlore, notamment, inférieures aux limites réglementaires existantes. Notre message est également de préconiser l’utilisation de produits n’ayant pas d’effet néfaste pour la santé, plutôt que de traiter ensuite l’eau.
Ce sera certainement une action sur le long terme, qui nécessitera des accompagnements techniques et financiers pour modifier les pratiques. Il est du rôle de l’UFC d’alerter sur ce sujet et d’inviter les consommateurs à exercer une pression forte sur les autorités pour faire évoluer la réglementation et les techniques. Elle n’a pas pour but de discréditer l’action locale des structures assurant la distribution de l’eau potable.