L’Assemblée Générale de l’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire s’est tenue vendredi 24 mars à Mâcon
L’Assemblée Générale de l’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire a été l’occasion de faire le bilan de
l’année passée, de présenter les orientations 2023 et d’échanger lors d’une table ronde.
Un bilan 2022 encourageant malgré des faiblesses
- Un accroissement du nombre de bénévoles : 8 bénévoles ont rejoint nos équipes en 2022, mais une perte du nombre d’animateurs
- Une présence accrue sur le terrain et dans les médias : une dizaine d’interviews réalisées avec Radio Bresse, des contacts pris avec Radio Cactus (Brionnais), et des interventions dans l’audiovisuel et la presse écrite
Aller vers le consommateur : les partenariats existants ont été renouvelés ou de nouveaux sont en cours de validation, des interventions et des participations à des forums
Des conventionnements avec les Communautés de communes Entre Saône et Grosne, du Clunisois, le Centre Intercommunal d’Action Sociale d’Autun, et le Grand Chalon (Épicerie solidaire)
Notre présence à 4 forums des associations, au forum « Habitez bien Habitez malin » au Creusot, la réalisation de 15 RV Conso, 4 séances d’information sur l’assurance emprunteur / fraudes bancaires.
Trois campagnes portées par notre Fédération et déclinées dans les départements ont été relayées et animées en Saône-et-Loire :
- La signification et la promotion du Nutri-Score, avec la tenue d’un stand dédié dans une galerie commerciale à Mâcon,
- La fracture sanitaire
- Les données personnelles
Les orientations pour 2023
Défendre et porter une cause identifiée, la CONSOMMATION RESPONSABLE, au travers des actions suivantes :
-
- En devenir la référence auprès du grand public, des autres associations, des pouvoirs publics et des entreprises
- Élargir notre public en termes d’âge, de sexe, de revenus et de territoires
- Renouer avec les actions de terrain
- Renforcer la cohérence et l’unité de notre Mouvement
Une table ronde
VERS UNE CONSOMMATION RESPONSABLE : en Saône-et-Loire, pouvons-nous compter SUR UNE AGRICULTURE respectueuse de l’environnement ET UNE ALIMENTATION de qualité accessible à tous ?
Étaient invités un enseignant-chercheur à Institut Agro Dijon, un vice- président de la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire,la chargée de mission du Plan d’Alimentation Territoriale du Clunisois et un représentant de notre Fédération.
L’alimentation a un impact sur notre santé, mais également sur notre environnement ; elle représente entre 15 et 20 % du budget d’un foyer.
Le coût pour que l’eau du robinet respecte les limites de qualité, cela coûte aux consommateurs entre 640 millions et 1 milliard d’euros par an !
En 2021, 98% des consommateurs disposaient d’une eau qui respecte les valeurs de limite de qualité. Pour rendre l’eau brute du robinet potable lorsqu’elle est polluée par les pesticides et les nitrates, il faut des traitements physicochimiques qui coûtent cher au consommateur.
Les produits alimentaires destinés aux enfants promus par la télévision présentent des Nutri-Score D et E, à hauteur de 80 %
C’est le résultat d’une étude publiée en 2020 par l’UFC Les industriels font la promotion d’une alimentation déséquilibrée, celle-ci étant source d’obésité, problème de santé publique chez les jeunes.
L’UFC demande que le Nutri-Score soit étendu à tous les produits emballés afin de conduire les industriels à faire plus d’efforts pour produire une alimentation équilibrée, et permettre au consommateur d’avoir des éléments rapides de choix.
Les repas fournis dans les collèges et les lycées ont une qualité nutritionnelle moyenne
Deux études, en 2013 et 2017, ont analysé la qualité nutritionnelle des cantines des établissements scolaires. Les résultats du primaire sont bons. Dans les collèges et des lycées, les menus proposent des choix entre poisson, brocolis et nuggets -frites : devinez ce que prennent les jeunes ! La proposition faite par l’UFC est le « choix dirigé » : le jour où l’on a du poisson, le choix est possible entre deux poissons, et on a le choix entre deux types de crudités.
L’étiquetage relatif au score environnemental : avec d’autres associations et des industriels, l’UFC préconise un autre modèle, qui prend en compte la biodiversité, l’impact sur le climat, le mode d’élevage : le Planet-score
Contrairement à celui proposé par l’ADEME, sur les produits alimentaires ou textiles, qui est basé sur l’analyse du cycle de vie et ne tient pas compte du mode de production : il donne ainsi une moins bonne note aux produits issus de l’agriculture respectueuse de l’environnement ou bio !
Les Plans d’Alimentation Territoriaux : des démarches pilotées par les collectivités, ayant pour but de “reterritorialiser” l’alimentation : produire localement et consommer localement.
Sur l’Autunois-Morvan et le Clunisois, cela a permis des réflexions collectives :
- Faire se rencontrer des maraîchers entre eux et approvisionner une cuisine centrale non pas en concurrents, mais en produits complémentaires et monter un magasin de producteurs qui vient de s’ouvrir dernièrement sur Autun.
- L’implantation d’un nouvel agriculteur sera favorisée par la mise en relation directe avec tous les acteurs, de la recherche du foncier jusqu’à la consommation en passant par la production, la transformation ou la commercialisation.
- La mise en relation les producteurs locaux avec les lieux de consommation locaux pour qu’ils puissent en devenir les fournisseurs : à domicile, la restauration collective de tous types d’établissements, l’ouverture d’une épicerie sociale et solidaire en cours de montage sur le Clunisois, ou d’une cuisine centrale pour les établissements médicaux.
Des outils qui favorisent les rapprochements et l’information des consommateurs :
- La plateforme « Agrilocal », qui met en liaison des agriculteurs et des collèges et la restauration collective.
- « jveuxdulocal » : une carte interactive en ligne permet de trouver pour la Saône-et-Loire tous les magasins de producteurs
- La marque « Bienvenue à la ferme »
L’agriculture doit faire face à 2 défis : réduire les intrants destinés à une production de masse et s’adapter au changement climatique dont on voit les premiers effets, sécheresses, phénomènes violents.
L’agriculture doit s’adapter. La recherche travaille sur le modèle « agroécologique » : à faire jouer les régulations biologiques en lieu et place d’intrants, pesticides ou engrais azotés de synthèse provenant essentiellement de Russie et d’Ukraine.
Il faut jouer sur plusieurs leviers : successions de cultures plus longues, natures des cultures, travail du sol, désherbage mécanique, les variétés, avec en contrepartie des rendements inférieurs au modèle conventionnel.
La commercialisation des produits alimentaires passe par la grande distribution à hauteur de 80 % : elle dispose d’un grand pouvoir sur les producteurs en fixant les prix et les produits à lui fournir, et sur les consommateurs, au travers de ses marges.
Celles-ci peuvent atteindre plus de 50 % : il faut favoriser les circuits rapprochant directement producteurs et consommateurs, ce qui permettra de réduire la pression sur les prix
Le consommateur a un rôle à jouer important dans le choix des produits alimentaires qu’il achète
Acheter des fruits et légumes en grande surface, brillants, bien calibrés et sans défaut, ou acheter aux producteurs des produits moins beaux, mais pour autant aussi bons, voire meilleurs pour la santé : c’est à lui de choisir. Et le prix ne sera pas forcément plus élevé….
La communication et l’information des consommateurs, lanceur d’alerte sur les marges de la grande distribution : le rôle de l’UFC-Que Choisir.
Le consommateur doit disposer de moyens pour être vigilant quant à la qualité nutritionnelle des aliments, à leur impact sur la planète : l’UFC, avec d’autres associations, milite pour un étiquetage fiable et simple lui apportant ces informations. Notre association doit également travailler avec les collectivités pour former et informer sur le sujet d’une alimentation équilibrée au juste prix.