UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire

Campagnes nationales, Environnement / Eau / Energie

L’UFC-Que Choisir de Saône et Loire se mobilise contre ‘’LA FUITE EN AVANT!’’

Que deviendraient nos communes sans [O] ?

 

 

A l’image du livre « la disparition », les bénévoles de l’association locale font provisoirement disparaître les « o, au, eau » de noms de communes sur des panneaux d’entrée de ville pour dénoncer l’ampleur des fuites d’eau dans le département et appeler à un véritable plan de rénovation des réseaux.

 

 

 

15,1% d’eau potable perdus dans les réseaux de canalisation de Saône et Loire

L’association épingle aujourd’hui un sujet très important pour la préservation de la ressource : l’état des réseaux de canalisation d’eau potable.

Alors que le préfet vient de prendre un arrêté « sécheresse »plaçant les bassins de l’Arconce et du Sornin en alerte renforcée et celui de la Grosne en alerte, l’UFC-Que Choisir de Saône et Loire alerte sur le niveau alarmant des pertes d’eau potable qu’elle a relevé dans le département et la faiblesse des mesures prises pour y remédier.

Une évolution climatique inéluctable

L’été dernier, le département de Saône et Loire a été officiellement placé en situation de crise entrainant dans certaines zones un arrêt total de l’irrigation et des usages d’eau non prioritaires.

La recharge des nappes phréatiques devrait baisser en moyenne de 10 % à 25 %, les débits moyens des fleuves pourraient être réduits de 10 % à 40 % sur l’ensemble de l’année. Quant aux débits estivaux des fleuves, ils pourraient être réduits de 30 % à 60 %… et le débit du Rhône pourrait être divisé par deux !

Les pertes sur les réseaux d’eau potable du département représentent chaque année l’équivalent de la consommation en eau des villes de Chalon sur Saône et Mâcon.

Sur l’ensemble du département, 15.1% de l’eau potable sont perdus à cause des fuites de canalisation[1], un taux de fuite certes inférieur à la moyenne nationale qui est d’un litre sur 5 perdu (19,9 %), mais qui représente malgré tout l’équivalent annuel de 1000 piscines olympiques !

[1] Données annuelles des services 2021 – l’Observatoire National des Services Publics d’Eau et d’Assainissement – Juin 2023

Plan de rénovation des réseaux : une volonté politique en fuite !

Les canalisations aux matériaux fragiles (fonte grise, PVC collé, amiante-ciment) représentent plus de la moitié (55 %) du réseau français et une grande partie d’entre elles a déjà dépassé l’âge où elles auraient dû être remplacées.

En 2019 les Assises de l’Eau ont fixé l’objectif de renouveler 1 % du réseau national par an :  en Saône et Loire, 65 % des communes sont en-dessous de cet objectif national.

Avec la suppression totale en 2016 de l’aide en matière d’ingénierie apportée par les services de l’État (connaissance de l’état des réseaux, programmation des travaux, maîtrise d’ouvrage…), les communes sont désormais seules responsables de l’entretien des réseaux.

Si les grandes et moyennes collectivités ont la capacité de mobiliser les moyens humains et financiers pour assurer la gestion de leur réseau, les plus petites communes ont les plus grandes difficultés à connaître l’état de leur réseau, qui plus est à financer sa rénovation.

Dans le cadre du plan Eau, le gouvernement a bien évoqué le sujet des fuites d’eau, mais pour proposer des mesures dérisoires. Alors que les experts exigent 2.5 à 3 milliards annuels, il a annoncé 180 millions d’euros, ciblés sur les plus petites communes…, une goutte d’eau !

L ’UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics de mettre en œuvre un véritable plan de rénovation des réseaux.

Dans un contexte de raréfaction manifeste de la ressource, il est plus que jamais indispensable et urgent de limiter les pertes d’eau potable. A cet effet, l’UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics :

  • Un renforcement des aides des agences de l’eau Rhône Méditerranée et Loire Bretagne aux collectivités prioritaires en termes de raréfaction de la ressource et de fuites ;
  • Une augmentation du budget de l’agence par l’augmentation des redevances payées par les acteurs professionnels ;Un développement de l’appui technique du département aux petites communes

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