UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire

Services - Vie sociale

Modes de garde des 0-3 ans : une offre insuffisante et mal répartie !

Ecouter la minute Conso diffusée sur Radio-Bresse le 29 septembre 2023

L’UFC Que Choisir a réalisé une étude sur l’ensemble du territoire, alertant sur les inégalités territoriales et économiques de l’accès à un mode de garde des enfants de moins de 3 ans.

L’étude se concentre sur les 0-3 ans et leurs modes de garde formels (hors famille) et hors école préélémentaire. Les deux modes les plus communs sont les assistants maternels et les crèches.

 Au plan national, des résultats alarmants à plusieurs titres

  • En moyenne 4 enfants sur dix n’ont pas accès à un mode de garde formel : assistant maternel ou crèche
  • A défaut d’un mode de garde accessible, 34 % des parents qui gardent leur enfant auraient préféré qu’il soit admis en crèche ou pris en charge par un assistant maternel
  • Des inégalités territoriales très fortes : des disparités criantes d’un département à l’autre en termes de capacités d’accueil mais aussi en termes de mode de garde : les assistants maternels sont le mode de garde le plus fréquent en espace rural et dans les zones peu denses en population.  
  • Des restes à charge importants pour les parents :  alors que l’accès à l’école a maternelle est entièrement gratuit, la garde des petits enfants pèse sur le budget de ménages, notamment les plus modestes.

 

En Saône et Loire,  

  • 5 % des enfants de moins de 3 ans n’ont pas accès à un mode de garde formel ce qui classe notre département à la 12ème place en France métropolitaine. Cela concerne 3 enfants sur 10 dans notre département.
  • Les assistants maternels constituent le mode d’accueil majoritaire avec 49 places pour 100 enfants, devant les crèches avec 18 places pour 100 enfants

 L’état de l’offre d’accueil a de vraies conséquences économiques pour les ménages.

  • L’absence de solutions pour faire garder leurs enfants a un impact direct sur l’emploi ou l’employabilité des parents (souvent les mères), les privant ainsi de ressources salariales.
  • Le type d’offre disponible joue sur le pouvoir d’achat, puisque les restes à charge sont en moyenne systématiquement supérieurs en ayant recours à un assistant maternel plutôt qu’à une crèche, à plus forte raison pour les ménages les plus modestes*.
  • Sans compter la complexité des aides (sommes effectivement payées après toutes les aides, dont notre étude relève la complexité et le manque de lisibilité)

Inquiétude également sur les capacités d’accueil par les assistants maternels

Indépendamment des aspects financiers, le fait que le département de Saône-et-Loire se repose majoritairement sur les assistants maternels pour l’accueil formel des jeunes enfants pose un réel problème, puisque les agréments d’assistants maternels y sont en chute libre : – 835 entre 2016 et 2020.

Au niveau national, environ 120 000 partiraient à la retraite à horizon 2030, soit 44 % des effectifs.

Pour éviter un effondrement du taux de couverture, il faudra soit attirer suffisamment d’assistants maternels, soit ouvrir des crèches en nombre suffisant, pour compenser l’érosion démographique de la profession.

Si rien ne change, la situation est amenée à se dégrader encore davantage dans les années à venir !

  • Vague de départs en retraite : d’après les prévisions, sur 240 000 professionnels exerçant actuellement en France métropolitaine, plus de la moitié partirait en retraite d’ici 2030
  •  Sur 2017-2022, seule la moitié des 30 000 places en crèches promises a été ouverte

 Des discours non suivis d’effets !

Depuis 2007, la création d’un droit opposable à un mode de garde pour les jeunes enfants et d’un service public de la petite enfance ont continûment été promis par les gouvernements successifs.

Pourtant, depuis quinze ans, aucune réforme d’ampleur n’a été entreprise quant à la qualité et au coût de l’accueil.

Ce que demande l’UFC-Que Choisir   

  • La création d’un droit opposable à un mode de garde pour les jeunes enfants, qui soit abordable pour tous, et de qualité. Il est en particulier impératif de mettre en place un pilotage des besoins sur la base de projections démographiques, tant des naissances que des départs en retraite des professionnels du secteur ;
  • Une planification publique d’ouverture de crèches publiques et de maisons d’assistants maternels dans les zones les plus déficitaires ;
  • Une simplification des aides aux ménages et la multiplication de guichets uniques pour trouver un mode de garde.

L’étude détaillée est consultable sur le site

https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-accueil-des-jeunes-enfants-l-ufc-que-choisir-exige-un-droit-opposable-n111318/

*A titre d’illustration, au niveau national, un ménage gagnant 3 SMIC aura en moyenne un reste à charge mensuel de 282 euros si son enfant est gardé en crèche, contre 342 euros s’il est par un assistant maternel. Pour les ménages vivant avec 1 SMIC, le reste à charge est en moyenne de 56 euros par mois si l’enfant est gardé en crèche, contre 178 euros s’il l’est par un assistant maternel, soit plus du triple.

 

Même catégorie

Services – Vie sociale

Services – Vie sociale

19 novembre 2021