UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire

Voyage à l’étranger : quels documents, quelles règles, quelles précautions prendre

Ecouter la « Minute-Conso » diffusée sur Radio-Bresse le 20 juin 2025

Les vacances sont l’occasion de voyager et séjourner à l’étranger soit parce que c’est le but du voyage soit parce qu’on va faire une escapade dans le pays voisin et que l’on franchit une frontière puis une autre … autant de situations qui demande préparation et précautions de sorte à disposer des documents et visas requis, des couvertures assurances adéquates et diverses considérations relatives à l’argent, les communications téléphones et internet, la conduite automobile…

1          Documents requis

 

Il s’agit là de faire un point des documents et autorisation requis pour entrer dans un pays au passage de la frontière mais aussi pour satisfaire aux contrôles d’identité

1.1        Pour les adultes

Voyage et séjour dans l’Espace Economique Européen (EEE) et la Suisse

Pour voyager dans un pays de l’Espace Économique Européen (EEE) qui comprend les pays de l’Union Européenne ( 27 pays) ainsi que l’Islande, la Norvège et le Lichtenstein, les documents et autorisations requis peuvent varier légèrement en fonction de votre nationalité et du pays spécifique que vous visitez.

Voici une liste générale des documents et autorisations nécessaires :

 

 Carte d’identité ou passeport :

  • Pour les citoyens de l’Union Européenne (UE) et de l’EEE, une carte d’identité nationale en cours de validité est généralement suffisante pour voyager dans les autres pays de l’EEE.
  • Un passeport en cours de validité peut également être utilisé et est parfois nécessaire pour les voyages hors de l’UE.

 Passeport pour les non-ressortissants de l’UE/EEE :

  • Les ressortissants de pays non-membres de l’UE/EEE doivent généralement avoir un passeport en cours de validité et selon le pays d’origine, un visa peut également être requis
  • Selon le pays d’origine, un visa peut également être requis.

Voyage et hébergement au Royaume-Uni

Passeport ou carte d’identité :

 

  • Les citoyens de l’UE peuvent entrer au Royaume-Uni avec une carte d’identité nationale en cours de validité.
  • Un passeport en cours de validité est également acceptable et peut être nécessaire pour les non-ressortissants de l’UE.

Visa :

  • Les citoyens de l’UE n’ont pas besoin de visa pour des séjours touristiques de courte durée (jusqu’à 6 mois).
  • Les citoyens français doivent obtenir une Autorisation électronique de voyage (ETA)
  • Les ressortissants de pays non-membres de l’UE doivent vérifier s’ils ont besoin d’un visa

Voyage dans d’autres pays

Passeport :

 Un passeport en cours de validité est généralement requis pour entrer dans la plupart des pays hors EEE. Ce passeport doit être valide pour au moins six mois après la date prévue de retour.

Visa :

  • De nombreux pays hors EEE exigent un visa pour les ressortissants de l’UE. Les exigences en matière de visa varient selon le pays et la durée du séjour. Il est important de vérifier auprès de l’ambassade ou du consulat du pays de destination.
  • Certains pays offrent des exemptions de visa pour les séjours touristiques de courte durée.

Billet de retour ou de continuation :

 Certains pays peuvent exiger la preuve d’un billet de retour ou de continuation comme condition d’entrée.

Preuve de fonds suffisants :

Vous pourriez être tenu de prouver que vous disposez de fonds suffisants pour couvrir votre séjour.

1.2        Pour les enfants mineurs

Les documents requis pour un mineur voyageant à l’étranger dépendent de la destination et des réglementations spécifiques du pays. Cependant, voici une liste générale des documents souvent nécessaires :

 Carte d’identité :

Dans certains cas, une carte d’identité peut être suffisante, surtout pour les voyages au sein de l’Espace Économique Européen

 Passeport :

Un passeport individuel en cours de validité est généralement requis pour les mineurs, même pour les nourrissons. Certains pays exigent que le passeport soit valide pour au moins six mois après la date de retour.

Visa :

Selon le pays de destination, un visa peut être requis. Les exigences en matière de visa pour les mineurs sont généralement les mêmes que pour les adultes.

 Autorisation de sortie du territoire (AST) :

 Pour les mineurs voyageant sans l’un ou l’autre de leurs parents, une autorisation de sortie du territoire peut être requise. Ce document doit souvent être signé par l’un des parents ou les deux, et parfois être certifié par un notaire.

 En France, par exemple, un mineur voyageant seul ou avec une seule personne détenant l’autorité parentale doit avoir une AST.

 Acte de naissance :

 Une copie de l’acte de naissance du mineur peut être demandée pour prouver la filiation, surtout s’il voyage avec un seul parent ou une autre personne.

Lettre de consentement des parents :

 Si le mineur voyage avec un seul parent ou sans ses parents, une lettre de consentement des parents ou du parent ne voyageant pas peut être nécessaire. Cette lettre doit souvent être notariale.

1.3        Pour les animaux de compagnie

Pour voyager dans l’EEE,

Identification par micropuce :

Votre animal doit être identifié par une micropuce électronique. Cette micropuce doit être conforme à la norme ISO 11784 ou annexe A de la norme ISO 11785.

Passeport européen pour animal de compagnie :

Ce document est obligatoire pour voyager avec un animal de compagnie dans l’EEE. Le passeport doit être délivré par un vétérinaire agréé et contient des informations sur l’animal, y compris les détails de vaccination et d’identification.

Vaccination contre la rage :

Votre animal doit être vacciné contre la rage. La vaccination doit être à jour et enregistrée dans le passeport européen pour animal de compagnie. La primo-vaccination doit être effectuée après l’identification par micropuce.

Il faut prendre connaissance très en amont du voyage des obligations appliquées par chaque pays et être en particulier vigilant sur les délais « date de vaccination et date d’entrée dans le pays »

 

2          Assurances

 

Une maladie, un accident ou tout autre sinistre survenant à l’étranger peut rapidement engendrer des désagréments importants notamment en termes de coûts, d’où l’intérêt de se munir des assurances adéquates.

2.1        Santé

La couverture sociale dont vous pouvez bénéficier lorsque vous tombez malade à l’étranger dépend de plusieurs facteurs, notamment votre pays de résidence, le pays où vous vous trouvez, et les accords de sécurité sociale entre ces pays. Voici quelques points généraux à considérer :

 

 Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM) : Si vous êtes en Europe et que vous avez une CEAM, vous pouvez bénéficier de soins médicaux nécessaires dans les pays de l’Espace économique européen (EEE) et en Suisse aux mêmes conditions et au même coût (gratuit dans certains cas) que les personnes assurées dans ce pays.

Assurance Voyage : Il est souvent conseillé de souscrire une assurance voyage qui couvre les frais médicaux à l’étranger. Cette assurance peut couvrir les frais d’hospitalisation, les médicaments, et parfois le rapatriement sanitaire.

 Accords de Sécurité Sociale : Certains pays ont des accords bilatéraux en matière de sécurité sociale qui peuvent vous permettre de bénéficier de soins médicaux, mais le remboursement basé sur les coûts français peut être très insuffisant, surtout en Amérique du Nord où les coûts de santé sont élevés.

Renseignez-vous auprès des autorités compétentes de votre pays pour savoir si un tel accord existe avec le pays où vous vous trouvez.

 

2.2        Responsabilité civile

La responsabilité civile c’est ce qui te permet d’être couvert(e) si tu crées des dommages matériels ou physiques à autrui.

L’assurance « Responsabilité civile à l’étranger peut être couverte sous réserve de vérification de la situation de chacun par :

  • La Carte bancaire Visa 1er
  • « L’assurance voyage » spécialement souscrite

2.3        Rapatriement

Pour bénéficier d’un rapatriement il est généralement nécessaire de souscrire une « assurance voyage » ou une « assurance santé internationale » qui inclut une clause de rapatriement sanitaire.

Certaines compagnies d’assurance proposent des polices spécifiques pour le rapatriement, de même pour les cartes bancaires qui peuvent également couvrir le rapatriement sanitaire

Il est prudent voire nécessaire de vérifier tous ces points et les différentes possibilités qui vous sont offertes avent le voyage

 

2.4        Autres couvertures

L’assurance voyage peut notamment couvrir :

  • En cas de maladie, d’accident et de décès
  • Parfois en cas d’annulation ou d’interruption du séjour.
  • La responsabilité civile à l’étranger
  • Protège par exemple tes bagages en cas de vol et de détérioration

Il faut s’assurer que la l’assurance voyage ou une assurance alternative couvrent effectivement ces risques

2.5        Les garanties et assurances via la Carte Bancaire

Les garanties d’assurances : retard de vol, détérioration des bagages, garantie véhicule de location, etc. ;

Les garanties d’assistance qui concernent davantage les frais médicaux : maladie, accident et décès.

A vérifier avant le voyage

 

3          Téléphonie et internet mobile

 

3.1        Dans l’Espace Economique Européen

(Europe des 27 + la Norvège, l’Islande et le Lichtenstein mais pas La Suisse ni le Royaume-Uni y compris les iles anglo-normandes)

Pour les appels et les SMS réalisés vers les pays membres, ou les appels depuis un pays membre vers la France ou vers un autre pays membre, le coût des communications est le même que le coût des communications réalisées sur le territoire français dans le cadre du contrat qui vous lie à votre opérateur, il n’y a plus de facturation au titre des frais d’itinérance.

3.2        Hors Espace Economique Européen

Pour les appels passés vers les pays « Hors Espace Economique Européen » ainsi que pour les appels reçus depuis ces pays les frais peuvent être élevés

3.3        Cas de l’internet mobile :

 Dans l’Espace Économique Européen (EEE), les frais de roaming pour l’utilisation des données mobiles sont réglementés pour être les mêmes que ceux appliqués dans votre pays d’origine. Cela signifie que vous ne devriez pas payer de frais supplémentaires pour l’utilisation de votre forfait de données mobile lorsque vous voyagez dans un autre pays de l’EEE. Cette réglementation est connue sous le nom de « Roam Like at Home » (RLAH).

L’utilisation de données mobiles en dehors de l’EEE peut entraîner des frais de roaming très élevés. Il est souvent conseillé d’acheter un forfait spécifique pour l’international ou d’utiliser le Wi-Fi local.

3.4        Obligation de votre opérateur :

Il doit annoncer les coûts lors du passage des frontières

Les obligations visent à protéger les consommateurs contre les frais inattendus et à garantir une transparence totale des coûts associés à l’utilisation des services mobiles à l’étranger

Les opérateurs téléphoniques ont des obligations spécifiques en matière d’information tarifaire lorsqu’un utilisateur passe les frontières au sein de l’Espace Économique Européen (EEE) ainsi qu’en dehors de celui-ci. Voici quelques-unes des principales obligations :

 Notifications SMS : Lorsque vous entrez dans un autre pays, les opérateurs doivent envoyer un SMS gratuit pour informer des tarifs de « roaming » applicables pour les appels, les SMS et l’utilisation de données mobiles.

 

 Transparence tarifaire : Les opérateurs doivent fournir des informations claires et complètes sur les tarifs de roaming, y compris les coûts supplémentaires éventuels pour les services utilisés à l’étranger.

 

 Plafonds de dépenses : Pour éviter les factures excessives, les opérateurs doivent proposer des plafonds de dépenses pour l’utilisation des données mobiles à l’étranger. Une fois ce plafond atteint, l’utilisateur doit être informé et le service peut être interrompu sauf si l’utilisateur choisit de continuer.

 

Informations en temps réel : Les opérateurs doivent fournir des moyens pour que les utilisateurs puissent suivre leur consommation en temps réel, par exemple via une application mobile ou un site web.

 Information sur les frais hors EEE : Pour les voyages en dehors de l’EEE, les opérateurs doivent informer les utilisateurs des tarifs spécifiques applicables, qui peuvent être beaucoup plus élevés.

Cependant, il y a quelques points importants à noter :

 Limites d’utilisation équitable : Les opérateurs peuvent appliquer des limites d’utilisation équitable pour éviter les abus. Si vous dépassez ces limites, des frais supplémentaires peuvent s’appliquer.

 Forfaits spécifiques : Certains forfaits peuvent avoir des conditions spécifiques concernant l’utilisation à l’étranger, même au sein de l’EEE. Il est toujours bon de vérifier les détails de votre forfait.

4          Argent

Lors d’un voyage à l’étranger, il est important de prendre certaines précautions en matière de gestion de l’argent pour éviter les problèmes financiers et les fraudes. Voici quelques conseils :

Informer sa Banque : Avant de partir, informez votre banque de votre destination et des dates de votre voyage pour éviter que vos transactions ne soient bloquées pour suspicion de fraude.

 Utiliser Plusieurs Moyens de Paiement : Emportez une combinaison de cartes de crédit, cartes de débit et un peu d’argent liquide. Cela vous assure une solution de secours en cas de perte ou de vol.

 Carte sans Frais à l’Étranger : Utilisez une carte de crédit ou de débit qui ne facture pas de frais de transaction à l’étranger.

 Retraits d’Argent : Préférez retirer de l’argent aux distributeurs automatiques affiliés à des banques réputées pour éviter les frais élevés et les risques de skimming (copie frauduleuse des données de votre carte).

 Éviter les Changes dans la Rue : Changez votre argent dans des bureaux de change agréés ou retirez directement de l’argent local aux distributeurs pour obtenir un meilleur taux.

Surveiller les Taux de Change : Soyez conscient des taux de change pour éviter de vous faire arnaquer lors des transactions.

 Sécurité : Gardez votre argent et vos cartes en sécurité. Utilisez des ceintures de voyage ou des pochettes cachées pour l’argent liquide et ne laissez pas vos cartes sans surveillance.

Assurance Voyage : Souscrivez à une assurance voyage qui couvre le vol ou la perte de vos moyens de paiement.

 Applications Mobiles : Utilisez des applications bancaires pour surveiller vos dépenses et recevoir des alertes pour toute transaction suspecte.

 Argent de Secours : Ayez un plan de secours, comme un peu d’argent caché séparément ou une carte prépayée, au cas où vos autres moyens de paiement seraient compromis.

 

5          Véhicule et conduite automobile

 

5.1        Permis de conduire

 

    Dans l’UE/EEE/Suisse : votre permis de conduire national (UE) est suffisant.

    Hors UE : il peut être nécessaire d’avoir un permis de conduire international (PCI) en plus de votre permis national.

 

5.2        Permis de conduire international

 

    Ce n’est pas un permis autonome, mais une traduction officielle de votre permis national.

    Il est obligatoire dans certains pays (ex. : Japon, Thaïlande, Australie, certains États des USA, etc.).

    À demander auprès de votre préfecture ou en ligne, valide 3 ans (ou selon la validité de votre permis).

5.3        Justificatifs liés au véhicule

 

    Carte grise (certificat d’immatriculation).

    Assurance automobile : la carte verte d’assurance est recommandée.

    Certificat de contrôle technique à jour (si applicable).

 

5.4        Attestation d’assurance ou assistance internationale

 

 Vérifiez que votre assurance couvre bien les déplacements à l’étranger (et les pays visités).

 Certaines destinations nécessitent une extension territoriale.

5.5        Règles locales

Vérifier les règles locales ; sens de circulation, taux d’alcool, équipements obligatoire, vignettes et documents spécifiques ( vignette suisse, éco-pastille allemande, conditions de stationnement …)

 

6          Sécurité

 

Billets d’avion : Ayez une copie imprimée ou électronique de vos billets d’avion.

 Copies des documents importants : Faites des copies de tous vos documents importants et gardez-les séparément des originaux.

 

Vaccinations : Renseignez-vous sur les vaccinations nécessaires ou recommandées pour votre destination.

Monnaie locale : Ayez un peu de monnaie locale pour les petites dépenses à votre arrivée.

Santé et sécurité : Emportez une trousse de premiers soins et informez-vous sur les conditions sanitaires locales.

Sécurité des bagages : Utilisez des cadenas pour vos bagages et gardez toujours un œil sur vos affaires personnelles.

 Informations sur la destination : Renseignez-vous sur les coutumes locales, les lois et les conditions climatiques.

 Planification d’urgence : Ayez un plan en cas d’urgence, y compris les coordonnées de l’ambassade ou du consulat de votre pays dans la destination visitée.

Risques sécuritaires :

  • Vérifiez les conseils aux voyageurs du gouvernement (sur le site du ministère des Affaires étrangères par ex.).
  • Enregistrez-vous sur Ariane (France) pour être contacté en cas d’urgence.
  • Reste informé sur les zones à éviter.

 

Attention : les règles et les obligations évoluent en permanence, il est nécessaire de vérifier avant chaque séjour et pour chacun des pays visités.

26 juin 2025

Train – Les droits des passagers

Attiré par un prix promotionnel, par commodité ou geste écologique, vous avez choisi de voyager en train. Toutefois, votre transport peut être perturbé (train annulé, bagage oublié, chute, etc.).

En tant que voyageur, vous avez des droits. L’UFC-Que Choisir vous propose de faire le point sur la réglementation à travers 6 questions.

1. La SNCF m’a informé à midi par SMS que mon train de ce soir était annulé. Doit-elle me proposer un réacheminement ?

2. J’ai raté ma correspondance car mon train Intercités est arrivé en retard. J’ai dû louer une voiture pour me rendre à destination. Puis-je être remboursé de mes frais ?

3. J’ai raté mon vol car le TGV Ouigo que j’ai réservé pour me rendre à l’aéroport est arrivé en retard. Puis-je obtenir de la SNCF le remboursement de mon billet d’avion ?

4. J’ai oublié dans un TGV Inoui un petit sac à dos sous mon siège. Il n’a pas été retrouvé à l’arrivée. Ai-je un recours contre la SNCF ?

5. Un contrôleur de la SNCF m’a mis une amende car mon billet était pour le train précédent. Ayant un abonnement, j’ai refusé de la régler à bord. Puis-je la contester ?

6. J’ai chuté en descendant du TER. J’ai été hospitalisé et mes vacances ont été gâchées. Puis-je obtenir une indemnisation de la SNCF ?

Retrouvez également des informations sur les points suivants dans la partie « Le saviez-vous ? » :

  • La prescription des actions en justice des voyageurs
  • La médiation SNCF Voyageurs
  • Un billet électronique contrôlable à tout moment
  • Pensez à utiliser le billet de congé annuel de la SNCF !

Enfin dans notre rubrique « Que Choisir pour demain »,  vous pourrez accéder aux informations complémentaires suivantes :

  • Prenez le train : c’est bon pour la planète ! 
  • Mobilité verte : emporter votre vélo dans le train
  • Les demandes de l’UFC-Que Choisir

Pour découvrir vos droits, consultez  : Train – Les droits des passagers

18 juin 2025

Loi DUPLOMB : un projet bénéfique pour les citoyens ?

Ce projet de loi fait beaucoup parler de lui : indispensable pour certains, dangereux pour d’autres et au final discuté en petit comité et non en assemblée nationale plénière !

Représente-t-il le point de vue de TOUS les agriculteurs ?

« Cette proposition de loi ne répond pas aux attentes du monde agricole selon Thomas Guibert, porte-parole du syndicat agricole la Confédération paysanne.

Ce texte ne bénéficiera qu’à une poignée de très gros agriculteurs, .. »

Une levée de bouclier du côté de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf). Lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale, son président, Christian Pons, a dénoncé une loi qui « prétend défendre la souveraineté alimentaire, mais depuis quand est-il acceptable de détruire une filière, celle des apiculteurs, pour en sauver une autre, celle des noisetiers par exemples ? »

Un sondage Ifop du Collectif Nourrir réalisé en février 2024 auprès de 600 agriculteurs indiquait qu’à peine 4 % des répondants sont préoccupés par les restrictions sur les pesticides. 60 % des agriculteurs interrogés disaient vouloir se tourner vers l’agroécologie et la bio.

Le projet de loi,  « C’est une évidence pour nous, pour tous les agriculteurs en fait, tout simplement », explique le président de la FDSEA de l’Eure.

Fin août 2024, FNSEA et Jeunes Agriculteurs présentaient en effet leur loi idéale, pour « entreprendre en agriculture ». Au menu, déjà : l’épandage par drone, la réintroduction de pesticides interdits et la remise en cause du fonctionnement de l’Anses, l’agence chargée de donner le feu vert à la vente des produits phytosanitaires.

Manifestement NON !

Qu’en pensent les scientifiques ?

Plus de 1 000 chercheurs, médecins, soignants, publient ce lundi une lettre ouverte aux ministres de la Santé, de l’Agriculture, du Travail et de l’Environnement : plusieurs centaines de médecins,  des membres des communautés scientifiques impliquées (toxicologie, écotoxicologie, agronomie, etc.) issus des universités et des organismes de recherche publics (Centre national de la recherche scientifique, CNRS ; Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, Inrae ; Institut de recherche pour le développement ; Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, …).

Pour les signataires, c’est « une remise en cause de la place de l’expertise scientifique dans le processus d’autorisation de mise sur le marché à travers un affaiblissement du rôle de l’Anses« . Les signataires craignent que les priorisations qui seraient alors faites le soient « au mépris des exigences sanitaires« .

« La liste des pathologies en lien avec l’exposition professionnelle aux pesticides ne cesse de s’allonger, tout comme celle des pathologies impactant la population générale. Deux expertises collectives, celle de l’Inserm [Institut national de la santé et de la recherche médicale], en 2021, et celle de l’Inrae, en 2022, ont permis d’établir des faits scientifiques incontestables. « Agriculteurs, riverains, citoyens ne veulent plus servir de cobayes à l’évaluation de “l’effet cocktail” de toutes ces substances disséminées dans l’environnement, et que l’on retrouve dans l’eau du robinet, les eaux minérales, et nos aliments ». 

Et Côté gouvernement ?

Quand la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher rappelle son hostilité au retour des néonicotinoïdes, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard défend « un texte essentiel » pour les agriculteurs. Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique a précisé sur l’acétamipride:  « Ça tue les pollinisateurs, c’est un perturbateur endocrinien, un neurotoxique du développement et on peut le retrouver dans l’eau potable », a-t-elle rappelé sur franceinfo.

Mais que contient la projet de loi Duplomb ?

La France est le 2ᵉ plus gros consommateur de pesticides et le second pays qui autorise le plus de pesticides en Europe. En 2023, la France s’est classée au 10e rang mondial en termes d’utilisation des pesticides, selon le dernier rapport de la FAO (Food and Agriculture Organization, organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture)

Le projet de loi

Les articles de la proposition visent notamment à :

  • Réautoriser par dérogation la mise sur le marché de certaines substances néonicotinoïdes : réintroduire un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France depuis 2018 : l’acétamipride.
  • L’épandage par  « aéronefs télépilotés »pour « la pulvérisation de produits phytopharmaceutiques » serait possible dans certains cas.
  • L’article 2 propose de créer un conseil d’orientation pour la protection des cultures : il  priorisera le travail sur les autorisations de mise sur le marché de l’ANSES en fonction des attentes des filières (et non des priorités de santé publique).

Selon les médecins et les scientifiques, cet article représente « une remise en cause de la place de l’expertise scientifique dans le processus d’autorisation de mise sur le marché [de produits phytosanitaires] à travers un affaiblissement du rôle de l’Anses ».

  • Sur l’élevage, l’article 3 propose notamment des changements sur les normes en matière de construction de bâtiments d’élevage en assouplissant la procédure d’autorisation environnementale. Le projet vise à élever les seuils des élevages soumis à autorisation, en passant par exemple d’un élevage de 40 000 volailles à 85 000 volailles. En 2024, près de 19 000 sites étaient soumis à ce régime d’autorisation, soit moins de 5 % des exploitations agricoles françaises.
  • L’article 5 promeut une politique de stockage massif de l’eau pour l’agriculture irriguée, en présumant d’intérêt général majeur les ouvrages de prélèvement et stockage d’eau agricole dans les zones affectées d’un déficit quantitatif pérenne. Une mesure à destination de quelques agriculteurs industriels, et desservant les capacités de production futures, les agriculteurs et agricultrices déjà impliquées dans une gestion plus sobre et la juste répartition de la ressource en eau.

L’acétamipride : problématique ou non ?

 Le 15 mai 2024 l’EFSA  a publié les éléments suivants : (https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.2903/j.efsa.2024.8759)  : il existe des incertitudes majeures dans le corpus de preuves concernant les propriétés de neurotoxicité développementale (DNT) de l’acétamipride et que des données supplémentaires sont donc nécessaires pour parvenir à une compréhension mécaniste plus solide et permettre une évaluation appropriée des dangers et des risques.

Compte tenu de ces incertitudes, le groupe de travail de l’EFSA a proposé d’abaisser la dose journalière admissible (DJA) et la dose aiguë de référence (DARf) de 0,025 à 0,005 mg/kg de poids corporel (par jour)….

D’autres publications scientifiques ont été portées à l’attention de la Commission : de faibles niveaux de N-desméthyl-acétamipride (IM-2-1), un métabolite de l’acétamipride, ont été détectés dans la plupart des échantillons de liquide céphalo-rachidien (LCR) d’enfants.

Des États membres ont présenté à la Commission des preuves indiquant que des niveaux élevés du métabolite IM-2-1 ont été trouvés dans certains produits alimentaires, en particulier dans les épinards. Enfin, un État membre a informé la Commission qu’un risque aigu potentiel pour le consommateur dû à l’exposition à l’acétamipride dans les poires et les laitues a été identifié.

 « Des incertitudes majeures » demeurent sur les effets neurodéveloppementaux de l’acétamipride, a notamment fait valoir l’Efsa. Il faudrait de « nouveaux éléments » pour pouvoir « évaluer de manière adéquate les risques et les dangers » de l’acétamipride, a insisté l’agence, appelant pour l’heure à abaisser nettement les seuils auxquels ce pesticide est jugé potentiellement dangereux.

Une étude japonaise réalisée en 2019 : les néonicotinoïdes, et notamment l’acétamipride, sont capables de passer la barrière du placenta et donc d’atteindre le neurodéveloppement de l’enfant dans le ventre de sa mère.

Les effets de mélange (effet cocktail) sur la santé sont encore largement inconnus et inexplorés, pointe Sylvie Bortoli (Inserm). Le risque pour la santé est probablement largement sous-estimé. » « Ce type d’effet est connu lorsqu’on mélange des médicaments, il n’y a aucune raison que cela ne soit pas le cas avec les pesticides », développe Xavier Coumoul, professeur des universités en biochimie et toxicologie.

Et le principe de précaution visant à l’interdire partout , pourquoi n’est-il pas appliqué ?

Mais existe-t-il ou non des solutions alternatives à l’acétamipride ?

Les travaux de l’Anses : l’agence a réalisé une étude  sur l’évaluation de l’impact des néonicotinoïdes sur la santé des abeilles et des Hommes   et l’identification de traitements alternatifs aux néonicotinoïdes pour les cultures de betteraves https://www.anses.fr/fr/content/les-neonicotinoides : les résultats de cette expertise ont été publiés dans un avis en mai 2021 (PDF). Quatre solutions disponibles à court terme ont été identifiées, ainsi que 18 moyens de lutte substituables aux néonicotinoïdes à moyen terme, dans un délai de deux ou trois ans. Les solutions applicables dans l’immédiat sont deux produits phytopharmaceutiques conventionnels à propriété insecticide, le paillage et enfin la fertilisation organique, afin de contrôler les apports d’azote.

« Les alternatives [aux pesticides] existent, sauf qu’il faut s’en donner les moyens », affirme, lundi 26 mai sur franceinfo, Benoît Biteau, agriculteur bio, agronome et député écologiste de Charente-Maritime. « La réponse, elle, est dans l’agronomie, et c’est de ça qu’il faut qu’on parle », insiste l’agriculteur. Quant aux arguments sur l’utilité de certains néonicotinoïdes pour rester compétitif face aux autres pays européens qui l’utilisent toujours, Benoît Biteau répond : « L’acétamipride est un produit sur la liste des produits à substituer, donc c’est un produit qui est autorisé avec parcimonie et sur des demandes de dérogations (…). C’est un produit qui va être supprimé définitivement, donc c’est reculer pour mieux sauter. » Il en rappelle la dangerosité pour la biodiversité mais aussi pour la santé humaine.

le 28 février 2022 l’INRAE a publié les éléments suivants : La recherche de solutions alternatives à l’usage des néonicotinoïdes progresse

A l’occasion du Salon International de l’Agriculture, INRAE et l’ITB organisaient une table-ronde pour présenter les premiers résultats du PNRI, le Plan National de Recherche et d’Innovation, qui vise à trouver des solutions alternatives à l’usage des néonicotinoïdes d’ici 2024. À l’issue de cette première année, grâce au travail complémentaire de la recherche fondamentale et de la recherche appliquée, des possibilités se dessinent. Ces leviers, combinés les uns avec les autres, pourraient permettre de limiter l’impact de la jaunisse sur les betteraves. https://www.inrae.fr/actualites/recherche-solutions-alternatives-lusage-neonicotinoides-progresse

La réaction de l’UFC-Que Choisir

Le 26/05/2025 a été publiée une lettre ouverte aux Députés, signée par 26 structures : Voter la loi sur les contraintes agricoles entrainerait une régression profonde de la protection de la santé des consommateurs et de notre environnement !

https://extranet.ufc-quechoisir.org/lettre-ouverte-aux-deputes-voter-la-loi-sur-les-contraintes-agricoles-entrainerait-une-regression-profonde-de-la-protection-de-la-sante-des-consommateurs-et-de-notre-environnement/

Ce ne sont donc pas les éléments scientifiques qui manquent ! Plutôt que de réautoriser ce pesticide en France, notre pays doit agir fortement pour que la Commission Européenne l’interdise partout en Europe !

Agissons ensemble pour faire barrage à ce projet de loi qui n’est pas porté par l’ensemble des agriculteurs !

15 juin 2025

« STOP AUX SUBSTANCES INDÉSIRABLES » UNE NOUVELLE CAMPAGNE DE L’UFC QUE CHOISIR

Ecouter la « Minute-Conso » diffusée sur Radio-Bresse le 6 juin 2025

Ces substances indésirables pour notre santé et notre environnement se cachent encore dans les produits cosmétiques, ménagers et alimentaires.

C’est quoi une campagne de Que Choisir ?

 Au-delà de son engagement au service du consommateur individuel – traitement des litiges, sensibilisation, formation – l’UFC Que Choisir agit pour faire changer les pratiques et les lois au bénéfice de tous les consommateurs et usagers.

Les combats sont nombreux et, pour certains, se déroulent sur des années grâce à des actions de plaidoyer auprès des parlementaires et des pouvoirs publics, des actions en justice ou encore des actions sur le terrain menées par les bénévoles de nos 130 associations :  ce que nous appelons les « campagnes ».

Une campagne pour aider concrètement les consommateurs

Exhausteurs de goûts, agents de texture, colorants, additifs,  allergènes : irritants, cancérogènes, perturbateurs endocriniens.

Depuis de nombreuses années, l’UFC-Que Choisir se mobilise pour dénoncer et “faire la chasse” à ces substances présentes dans les produits du quotidien.

Elle propose aujourd’hui une solution pour les consommateurs grâce à l’application « Quel Produit »  

Le 14 mai dernier plus de 80 associations de Que Choisir se sont mobilisées sur l’ensemble du territoire pour sensibiliser les consommateurs à ces substances dites « indésirables »

Pour ce faire elles ont utilisé et fait utiliser par les clients des supermarchés notre « application « Quel Produit » qui intègre désormais les alertes à ces substances

La campagne en Saône et Loire

Notre équipe de Saône et Loire est allée le 14 mai dernier à la rencontre des clients du SuperU de Prissey pour les sensibiliser à cette question et leur faire découvrir, en scannant leurs courses,  la nouvelle application Quel Produit.

Ce sont plus de 70 consommateurs qui se sont pliés de bonne grâce à cette action, et qui ont pu découvrir la note « santé », qui tient compte du Nutri-Score et des additifs pour les produits alimentaires et des composés chimiques à risques, à éviter ou tolérables pour les cosmétiques ou les produits ménagers.

A noter que la nouvelle application permet de différencier le public utilisateur des cosmétiques : les jeunes enfants, les femmes enceintes ou les adultes par exemple.

L’application Quel Produit : Comment ça fonctionne ?

 Face à la pléthore d’informations incompréhensibles ou d’ordre publicitaires, ‘Quelproduit’ donne les informations validées scientifiquement les plus pertinentes pour orienter les consommateurs vers des produits sains.

Une appli très facile à utiliser et à comprendre :  Le mode de fonctionnement est simplissime. Il suffit de télécharger gratuitement l’application QuelProduit sur App Store ou Google Play, de créer un compte et de scanner le code-barre d’un produit alimentaire, cosmétique ou ménager et une note colorielle immédiatement compréhensible apparaît sur l’écran.  Pour les consommateurs qui veulent en savoir plus, il suffit de cliquer sur le produit pour avoir les détails de composition qui expliquent la note obtenue. 

L’application QuelProduit permet de faire ses courses en toute connaissance de cause, en scannant les produits sur son smartphone avant de les acheter : oubliée la lecture des minuscules caractères et noms incompréhensibles sur les produits !!

Et les enfants comprennent très vite comment s’en servir pour savoir quelles sont les meilleurs céréales ou les gâteaux les moins sucrés !!!

En + de détecter des substances indésirables, faites leur aussi découvrir le Nutriscore et choisir ceux des produits qui l’affichent  et contribuent de ce fait à une alimentation saine pour tous !

 Pourquoi créer un compte ?

L’appli est collaborative : vous pouvez ajouter des produits, alerter sur un produit … c’est simple et Que choisir garantit totalement la protection de vos données

Pour aller plus loin

  • Une appli 3 en 1: plus besoin de surcharger le smartphone avec une appli pour chaque produit de consommation ! Forte d’une base de données comprenant plus de 190 000 produits alimentaires, près de 240 000 cosmétiques et 13 000 produits ménagers, ‘Quel produit’ est la seule appli informant les consommateurs pour les trois principaux achats du quotidien.
  • Une appli sans abonnement: ‘Quelproduit’, développée de manière totalement indépendante, a été financée notamment par les dons des consommateurs.
  • Des données fiables analysées scientifiquement : La très grandes majorité des données présentes dans la base de ‘Quel produit’ est fournie par les fabricants eux-mêmes pour une plus grande fiabilité. Quant aux nouveaux produits transmis par les consommateurs, ils sont systématiquement validés pour éviter tout risque d’erreur. L’analyse de ces données est réalisée sur des bases scientifiques et exclut tout parti-pris ou controverse non scientifique.
  • Un meilleur choix est toujours possible: ‘Quelproduit’, grâce à sa base de données étendue et son analyse rigoureuses, propose toujours des alternatives plus saines.
    • Produits alimentaires, l’appli la plus crédible : pour les produits alimentaires ‘Quelproduit’ est l’appli la plus complète et la plus fiable.
  • Cosmétique, une appréciation scientifique et équilibrée : l’appli ‘Quelproduit’ prend essentiellement en compte les avis scientifiques du Comité Scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), un comité indépendant en matière de toxicologie. Cette approche permet d’assurer une appréciation rigoureuse du niveau de risque.
  • Détergents, la seule appli sur le marché : à la différence des produits alimentaires ou cosmétiques, la réglementation n’exige pas que les fabricants de produits ménagers indiquent la composition complète de leurs produits sur les emballages. De plus les quelques mentions qui doivent être étiquetées ne permettent pas aux consommateurs d’estimer le niveau de risque réel du fait de leur complexité. Alors que 30% des produits ménagers sont déconseillés ou à éviter du fait de leur composition, ‘Quelproduit’ est la seule appli donnant une information sur les produits ménagers à travers un code couleur facilement compréhensible, ainsi que des produits alternatifs sans danger.

Quelques liens

 

Sur la campagne :

https://www.quechoisir.org/nos-combats-sante-stop-aux-substances-nocives-dans-notre-quotidien-n166520/

https://www.quechoisir.org/comparatif-additifs-alimentaires-n56877/?f4%5B%5D=EQpicto-4-rouge.png&products_sort=0&id=filter-input-4-EQpicto-4-rouge.png

 

Sur l’application

https://www.quechoisir.org/application-mobile-quelproduit-n84731/

12 juin 2025