UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire

Actions politiques locales, Alimentation, Environnement / Eau / Energie

Conférence dans le cadre de l’Université Populaire le 4 décembre 2025 : Aurons-nous toujours de l’eau potable au robinet en 2030 ?

D’où vient l’eau du robinet ? Qu’est-ce qui peut impacter sa qualité et sa quantité ?  Comment est-elle surveillée ? Comment remédier aux problèmes rencontrés ? Comment agissent les collectivités ? Comment le consommateur peut être informé ?

Voilà un certain nombre de questions que les consommateurs se posent et auxquelles l’association locale de l’UFC-Que Choisir de Saône et Loire a essayé d’apporter des réponses, complétées par des éléments de la Chambre d’Agriculture.

Catherine Castaing, référente régionale environnement au sein de l’UFC-Que Choisir a présenté le grand cycle et le petit cycle de l’eau, l’origine de l’eau du robinet et les problématiques de qualité, tant pour les pesticides que les PFAS (polluants éternels) Le coût de l’eau, incluant l’eau potable et assainissement, l’abonnement et les taxes, ont également été présentés, les données étant celles de la Saône et Loire à chaque fois, comparées au niveau national quand cela était pertinent. Et une réponse à la question a été avancée :

Après cette présentation, la Chambre d’Agriculture 71de Saône et Loire a présenté des actions visant à réduire la présence des nitrates (cultures à bas niveau d’intrants, adaptation fine de la quantité de produits de traitement, stockages étanches des effluents, rotation des cultures, …) dans l’eau ou à réduire les quantités d’eau nécessaires à l’abreuvement du bétail.

La place a ensuite été donnée aux échanges  :

  • Pourquoi la qualité des eaux souterraines et le bon état écologique des eaux de surface se dégradent ils? Réponse : le temps entre les mesures prises et leur efficacité est long
  • On parle des pesticides et des PFAS dans l’eau, mais on en assimile beaucoup dans notre alimentation : qu’en est-il de l’effet cocktail ? Réponse : en effet, l’eau ne représenterait que 5% de notre « contamination » par ces produits. Ce qui se passe pour l’eau, se retrouve dans les aliments, notamment les fruits et légumes. L’effet cocktail est très difficile à déterminer : c’est pour cela qu’il est préférable de s’orienter vers des cultures sans utilisation de pesticides.
  • Le financement de la culture du bio a fait également l’objet de débats : actuellement, la PAC (politique agricole commune) apporte plus de financements à l’agriculture conventionnelle qu’à l’agriculture biologique. Ce serait une inversion de ces aides qui permettrait de faire baisser le coût du bio et donc permettre à plus de consommateurs à y avoir accès.
  • La nature des augmentations relevées dans le coût de l’eau a également fait l’objet d’une interrogation : les coûts sont en euros constants et intègrent spécifiquement les augmentations liées aux coûts des traitements (énergie, produits, maintenance). Les investissements liés aux réseaux sont intégrés dans la partie fixe.
  • Les actions préventives sont à privilégier. En effet, plusieurs stations de traitement d’eau potable du département utilisent déjà du charbon actif (MBA, Chagny, Laives, Sennecey le Grand, ..). La recherche de nouvelles molécules de plus en plus petites va conduire soit à installer des traitements plus poussés (Grand Chalon par exemple, pour les métabolites de pesticides), soit à modifier le système en introduisant du charbon au grain très fin ou à utiliser des techniques complexes (ultrafiltration qui utilise des membranes) qui nécessitent une maintenance soutenue et des coûts énergétiques et en produits importants.
  • Pour qu’une action préventive se mette en place sur un territoire, à l’image de ce qui se fait à Lons Le Saunier, il est indispensable que tous les acteurs travaillent ensemble dans le même objectif : changement de pratiques agricoles, voire de process ou de traitement pour l’industrie, accompagnements techniques et financiers pérennes sur du long terme.