UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire

Santé

Cancer ! Vers une aggravation de la situation ! L’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire publie la Lettre ouverte adressée à Monsieur Emmanuel Macron

Un collectif de 31 associations dont l’UFC – Que Choisir  interpelle le président de la République Monsieur Emmanuel Macron dans une lettre ouverte publiée le 03/03/2021. Dans cette lettre, le collectif s’alarme de l’augmentation du nombre de cancers, considère que la stratégie dans « la guerre au cancer » est inadaptée et que l’Etat  fournit des moyens insuffisants. Le collectif met en évidence l’existence de facteurs environnementaux aggravant et propose de s’attaquer en priorité à ces facteurs aggravants.

Une augmentation inquiétante des cas et une prévision alarmiste

Le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) annonce que le nombre de cas de cancers pourrait augmenter de 60 % dans le monde au cours des deux prochaines décennies (1), prévoyant notamment une croissance du nombre de cas en France en 2040 de 21 % (2) ainsi qu’une croissance du nombre de décès sur la même période de 35 % (3). Les cancers chez les enfants ont augmenté de 13 % en 20 ans. Face à ce constat alarmant, la feuille de route de l’INCa qui mise sur une réduction de 60 000 cas par an de cancers évitables, apparaît comme un vœu pieux car elle persiste dans une stratégie qui a montré son inefficacité, ne prenant pas en compte les enjeux de santé environnementale.

Une stratégie de lutte et de prévention proposée par l’état insuffisante

Ainsi, la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030  affiche une volonté de limiter l’entrée dans la maladie grâce à des politiques de prévention, mais les seules mentions faites aux articles 1.7 et 1.11 de la feuille de route relatives au travail à mener sur les causes environnementales de ces cancers sont vagues et ne révèlent pas d’actions concrètes, précises et tangibles, contrairement aux autres axes du plan bien plus détaillés.

Des facteurs environnementaux mis en évidence

Mauvaise qualité de l’air, dégradation de la qualité de l’eau, aliments ultra-transformés, perturbateurs endocriniens, champs électromagnétiques, nanoparticules, métaux lourds, produits cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR), hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)… Les substances extrêmement préoccupantes qui nous environnent sont reliées à l’incroyable développement des maladies chroniques depuis l’après-guerre, et les études animales et humaines qui en décrivent les effets mutagènes, sources de cancers, sont nombreuses. Minimisant le rôle de la pollution passive et de l’environnement en général, c’est une nouvelle fois sur la culpabilisation des individus et les comportements individuels à risque (tabac, alcool, alimentation) que repose ce nouveau Plan cancer.

La proposition des signataires

En travaillant à réduire les expositions environnementales et leurs conséquences sanitaires, une meilleure prise en considération de la santé environnementale permettrait d’éviter ou de réduire la survenue et l’incidence de ces maladies graves, au cœur de l’épidémie de maladies chroniques dénoncée par l’OMS Europe dès 2006 puis par l’Organisation des Nations unies (ONU) en 2011 et 2018.

Les associations signataires demandent la tenue d’une Conférence nationale annuelle de santé environnementale telle que proposée par la mission parlementaire d’enquête sur la santé environnementale. Cette Conférence aurait la mission d’élaborer une véritable stratégie pour lutter contre l’épidémie de maladies chroniques, notamment de cancers, autour de grands axes tels que la recherche, la veille sanitaire et environnementale, un nouveau référentiel pour les normes environnementales intégrant l’effet cocktail, la formation des professionnels de santé et de l’environnement, l’innovation au service de la santé.

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