NOUVELLES DISTANCES D’ÉPANDAGE DE PESTICIDES, ET MAINTENANT !
Jusqu’à 3 et 5 mètres des habitations : ce sont les distances minimales que doivent désormais respecter les utilisateurs agricoles de produits phytosanitaires pour traiter certaines cultures à condition d’utiliser des matériels adaptés…
C’est, notamment, le résultat d’une charte d’engagement unilatérale, adoptée par la profession agricole suite à une consultation « publique » sur le site de la chambre d’agriculture 71 et validée par la préfecture le 31 juillet dernier.
En savoir plus sur l’épandage de pesticides et le recul sur la protection des riverains
En contrepartie, la chambre d’agriculture publie sur son site Internet un dossier détaillé et pédagogique sur les pratiques d’épandage et annonce la création d’ici fin 2020, d’une application d’informations en direct géo-localisée et de solutions numériques d’information sur les activités agricoles par la diffusion de bulletin d’information techniques aux mairies.
En revanche, la solution la plus protectrice, l’instauration d’un délai de prévenance avec communication préalable des lieux et horaires de traitement aux riverains n’a pas été retenu.
Trop compliqué !
En savoir plus sur les actions de l’UFC Que Choisir de Saône-et-Loire
Et la suite
La charte prévoit la mise en place d’un Comité de suivi, appelé à suivre son application et à faire toutes propositions pour l’améliorer. L’UFC Que Choisir de Saône-et-Loire restera attentive à l’évolution de la situation.
Mais sur le terrain ! Devra-t-on se contenter d’un demi-décamètre pour évaluer les bonnes pratiques !
Rendez-vous Conso, le jeu « J’accepte »
L’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire a animé en cette fin d’octobre son premier « Rendez-vous Conso » sur le thème du « serious game » (jeu sérieux) « J’accepte » pour sensibiliser les consommateurs aux bons réflexes en matière de protection des données personnelles.
Ce premier atelier, tenu en partenariat avec la Maison France Service de Sennecey-le-Grand a réuni douze élèves adolescents/pré-adolescent, tous utilisateurs de réseaux sociaux et familiers d’internet.
Les deux animateurs bénévoles de l’UFC Que Choisir de Saône-et-Loire ont invités les ados à jouer en binôme à «J’Accepte», le premier « serious game » de l’UFC-Que Choisir ; les élèves avaient pour mission de relever les situations à risques sur Internet, ce qui les a emballés.
Après le debriefing de cette activité, les animateurs ont enchaîné sur les bonnes pratiques à adopter en s’appuyant sur des supports vidéo, très appréciés par les élèves, qui souhaitaient aller, sur le champ, configurer, voire reconfigurer, leurs profils sur les réseaux sociaux. Des vidéos complètent le jeu et sensibilisent les participants aux « traces » laissées par tout un chacun en termes d’informations personnelles, photo, « histoires » qui un jour pourraient leur être opposées. Si « les jeunes » sont les victimes potentielles, toutes les autres catégories de population peuvent être concernées un jour.
Rendez-vous pour de prochains ateliers « Rendez-vous Conso » après la fin de ce 2ème confinement !
Télétravail à l’UFC Que Choisir de Saône-et-Loire !
Ce 6 novembre, les « conseillers litige » l’UFC Que Choisir de Saône-et-Loire étaient réunis par visioconférence pour travailler sur le processus de «traitement des litiges » ; comment améliorer le processus, gagner en efficacité et apporter un service de qualité aux consommateurs.
L’activité « Traitement des litiges » est une des activités majeures de l’UFC Que Choisir de Saône-et-Loire. Il s’agit là d’apporter une assistance à un consommateur, voire même « prendre en main un dossier» pour régler à l’amiable un litige l’opposant à un professionnel dans les domaines de la banque, de l’assurance, de l’immobilier, de la construction, du commerce, des communications, de l’énergie…et de la santé.
L’activité continue pendant le confinement, l’UFC Que Choisir de Saône-et-Loire propose des alternatives aux rencontres en présentiel.
Rendez-vous sur le site de l’association, ou nous contacter sur ufc.71.qc@orange.fr
Fin du tarif réglementé du gaz. Pas de panique !
C’est pour le 1er juillet 2023, donc ça laisse un peu de temps pour se retourner et « le gaz ne sera pas coupé » même pour les plus insouciants. Mais il faut s’y préparer.
Face à cette échéance lointaine, il ne faut surtout pas céder à la pression des fournisseurs qui n’auront de cesse de vous proposer un nouveau contrat et pour cause ainsi :
- Engie qui pourrait perdre 3,5 millions de clients – ces clients historiques de « Gaz de France » qui n’avaient pas franchi le pas pour un contrat de fourniture à prix de marché – ne restera pas sans réagir. Par delà son obligation légale de devoir informer ses clients sur la fin des contrats au tarif réglementé, nul doute qu’Engie souhaitera proposer et conclure au plus vite un contrat à prix de marché.
- Les autres fournisseurs qui « rêvent » de capter cet énorme potentiel de clients eux aussi se lancent ou se lancerons dans un démarchage peut-être un peu agressif.
Il faut rappeler :
- Que c’est le client – le consommateur – qui choisit son fournisseur sur une offre qu’il considère comme la plus avantageuse pour lui.
- Que le client peut changer de fournisseur quand il veut donc à n’importe quel moment d’un contrat en cours, que le contrat soit « au tarif règlementé ou « à prix de marché », notamment avant la date de fin de contrat. Seul le fournisseur est engagé par la durée du contrat.
- Qu’aucun fournisseur ne peut arguer être le seul en mesure de garantir la fourniture en cas de pénurie
- Que tout un chacun peut / doit consulter les comparateurs d’énergie
- du médiateur de l’énergie https://www.energie-info.fr/
- de l’UFC Que Choisir https://www.quechoisir.org/
avant de faire son choix
Les associations locales de l’UFC Que Choisir, dont l’UFC Que Choisir de Saône-et-Loire, peuvent vous aider et vous informer.
Pour en savoir plus :
- Publication UFC Que Choisir
Deux ans après la promulgation de la loi EGalim, ses ambitions sont définitivement enterrées !
Deux ans après l’adoption de la loi EGalim1, un collectif de 28 syndicats et associations publie un bilan dont le constat d’échec est sans appel : la quasi-totalité des indicateurs est au rouge et des reculs sont à noter. Presque aucune des ambitions et bonnes intentions déclarées en grande pompe n’ont été suivies d’effet.
Cette note d’analyse dresse le bilan des États Généraux de l’Alimentation et de la loi EGalim et prend acte de leur enterrement ! Avec lui, ce sont aussi les principales ambitions du quinquennat pour la transition sociale et écologique du système agroalimentaire qui sont à la dérive. Nous dénonçons :
- Le revenu paysan n’est pas revalorisé, les profits de l’industrie et de la distribution continuent d’augmenter, les prix au consommateur aussi.
- Les négociations commerciales ne sont pas plus encadrées qu’avant et subissent même des tensions croissantes.
- Les ambitions en matière de réduction de pesticides ont été revues à la baisse, avec un recul notable : le retour des néonicotinoïdes.
- La protection des riverains contre les pesticides n’a pas avancé, l’Etat se défausse en livrant cette protection au rapport de forces sur les territoires.
- Les objectifs d’au moins 20 % de bio dans la restauration collective et de 15 % de surface en agriculture biologique en 2022 ne pourront être atteints faute de moyens suffisants. Nous n’en sommes respectivement qu’à 4,5 % et 8,5 %.
- Aucune transition des modes d’élevage, intégrant notamment une meilleure prise en compte du bien-être animal, n’a été sérieusement amorcée au sein des filières.
- Enfin, la loi a laissé de côté de nombreuses questions pour lesquelles tous les indicateurs sont au rouge : climat, solidarité internationale, biodiversité, nutrition et alimentation…
Il y a un an, nos organisations2 alertaient déjà sur le manque de volonté et de moyens pour assurer la mise en œuvre d’une loi EGalim déjà peu ambitieuse. Là où nous attendions des amorces de transition, nous constatons au mieux des statuts quo, au pire de nouveaux reculs comme sur les néonicotinoïdes. Là où les réformes engagées devaient permettre de revaloriser le revenu des paysans, celui-ci continue à se dégrader au profit de l’agro-industrie. Là où des objectifs intéressants étaient fixés pour la restauration collective, ils paraissent aujourd’hui hors d’atteinte tant les collectivités sont laissées livrées à elles-mêmes.
Or la dégradation du contexte social et environnemental se poursuit : la consommation de pesticides ne recule pas, le nombre de paysan·ne·s diminue, la biodiversité continue de s’effondrer, l’insécurité alimentaire explose en France et partout dans le monde…
D’autres leviers auraient permis de corriger le tir : projet de loi de finances, projet de loi de financement de la sécurité sociale, plan de relance, mise en œuvre de la Convention citoyenne pour le climat… Mais tout indique, à ce stade, que le gouvernement confortera l’immobilisme qui prévaut depuis le discours de Rungis. La position de la France dans le cadre de la réforme de la PAC et notamment le Plan Stratégique National reste un des derniers leviers de ce quinquennat pour agir en faveur d’une transition agroécologique. Et le plan de relance français dans son volet agricole ne doit pas, lui, aller à son encontre. Nos organisations vont donc maintenir la pression.
2 ans après, la loi EGalim définitivement à l’abandon
(1) La loi pour l’Équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine, durable et accessible à tous.
Propane : L’UFC-Que Choisir saisit l’Autorité de la concurrence pour mettre fin au grand bazar
A l’approche de l’hiver, l’UFC-Que Choisir alerte sur la flambée des prix aux justifications obscures du propane en citerne (+ 17 % depuis 2017) touchant de nombreux ménages, généralement ruraux. Inquiète du faible nombre d’acteurs sur ce marché, l’UFC-Que Choisir saisit aujourd’hui l’Autorité de la concurrence pour qu’elle enquête sur les véritables causes de cette inflation subie par les consommateurs. De plus, afin d’éclairer au mieux les consommateurs sur leurs droits dans ce marché nébuleux, l’UFC-Que Choisir publie aujourd’hui sur son site internet une Foire aux questions1 librement accessible.
Propane : la chère captivité
Environ 600000 foyers utilisent aujourd’hui du propane en citerne (GPL) pour le chauffage, l’eau chaude ou encore la cuisson. Ce mode d’approvisionnement en énergie résulte généralement de l’impossibilité de souscrire un abonnement au gaz en raison de l’absence de réseaux de distribution de gaz naturel qui touche 23 % de la population, présente dans 27000 communes, souvent rurales. Or, cette situation a un impact économique majeur pour les consommateurs. En effet, le propane demeure une énergie plus de deux fois plus chère que le gaz naturel (respectivement 14,73 € et 6,75 € pour 100 kWh2). Cette absence d’alternative en gaz naturel aboutit à ce que les utilisateurs de propane soient captifs. En effet, l’électricité affiche un prix encore supérieur (17,58 € pour 100 kWh) et le fioul, certes moins cher (8,07 € pour 100 kWh), est en voie de disparition puisque l’installation ou le renouvellement de citernes sera interdit à partir 2022. Quant aux pompes à chaleur, malgré les aides existantes3 le coût à l’installation restant à la charge des consommateurs demeure souvent dissuasif (10000 €4).
Les chiffres accablants de la surchauffe des factures
Alors que les marchés de l’électricité et du gaz sont aujourd’hui en partie régulés (via notamment les tarifs réglementés), le marché du propane est quant à lui entièrement libéralisé. Les propaniers disposent ainsi de l’entière liberté de fixer leurs tarifs, et de dicter des augmentations tarifaires… avec des arguments suspects.
C’est ainsi, par exemple, que Butagaz, a annoncé en février 2020 une hausse à venir, le 1er mars suivant, du prix du propane de 1714 euros à 1834 euros (+ 7 %) la tonne, s’expliquant, d’après le fournisseur, par le fait que « le prix des matières premières énergétiques n’a cessé d’augmenter notamment du fait d’une instabilité géopolitique mondiale ». Pourtant, les chiffres des marchés invalident cette explication. De début septembre 2019 à début février 2020, le cours du baril de pétrole a en effet chuté de 7,6 % quand celui du gaz naturel cédait au cours de la même période 19,4 % ! De plus, en raison du la crise économique en lien avec la Covid-19, les cours mondiaux de ces matières premières se sont effondrés, sans pour autant que les prix facturés aux particuliers, eux, n’aient connu de chutes.
Si en regardant la situation de la France on se désole, la comparaison avec nos voisins allemands ne permet pas de se consoler. En effet, alors que de début 2017 à mi-2020 les prix en Allemagne ont baissé de 23 % dans le même temps les prix en France ont crû de 17 %. Aujourd’hui, les prix sont ainsi plus de deux fois plus élevés en France qu’en Allemagne5.
Un marché réellement concurrentiel ou un déplorable grand bazar ?
Comment s’étonner de ces prix français, alors que depuis 2015 il n’y a plus que 4 propaniers nationaux, dont les trois principaux (Antargaz, Butagaz, Primagaz) ont une part de marché de l’ordre de 90 %. Pire, comme il n’existe aucune obligation pour les propaniers de livrer les consommateurs sur l’ensemble du territoire, un consommateur peut très bien avoir affaire sur sa zone de vie à un monopole de fait6.
Plus largement, les pratiques des propaniers sur l’élaboration des tarifs interrogent sur le fonctionnement du marché. Effectivement, les prix affichés sont parfois fictifs puisqu’en suivant les recommandations de la DGCCRF7, les consommateurs peuvent être en mesure de négocier directement un important rabais auprès de leur fournisseur. S’il est déplorable que pour se chauffer à un prix décent les consommateurs soient amenés à passer par une négociation de marchands de tapis, cette pratique laisse non seulement l’impression que le tarif de base est artificiellement élevé, mais qu’en plus elle ne peut être concluante que pour les consommateurs réellement en mesure de faire jouer la concurrence.
Il y a 8 ans déjà, l’UFC-Que Choisir saisissait pour avis l’Autorité de la concurrence, qui avait alors émis des recommandations aboutissant à ce que la Loi Hamon (2014) améliore les pratiques contractuelles des vendeurs de propane. Force est de constater au vu de la situation actuelle que ces mesures mériteraient d’être complétées.
Jugeant inacceptable la hausse du prix du propane frappant de plein fouet les consommateurs, l’UFC-Que Choisir saisit donc aujourd’hui à l’Autorité de la concurrence pour qu’elle examine l’étendue réelle de la concurrence du marché du propane et qu’elle propose, le cas échéant, toute évolution légale permettant d’établir un véritable marché concurrentiel.
De plus, compte tenu de la complexité du marché du propane (GPL), l’UFC-Que Choisir publie aujourd’hui sur son site internet, en libre accès, une Foire aux questions pour répondre aux principales questions que peuvent se poser les consommateurs.
Vote de la loi sur les néonicotinoïdes
Après les députés, les sénateurs et sénatrices manquent de vision et de courage en votant pour le retour des « insecticides tueurs d’abeilles »
Après les députés, le Sénat vient de donner son feu vert à la réautorisation des néonicotinoïdes. Malgré l’opposition déterminée de quelques sénateurs et sénatrices, la grande majorité a décidé d’entériner une décision qui met à mal la biodiversité dans un état déjà catastrophique et la durabilité de nos pratiques agricoles. Face à ce recul historique, nos organisations alertent les pouvoirs publics : elles n’en resteront pas là et se battront pour la biodiversité, la santé humaine et un avenir agricole durable.
C’est sans surprise que le Sénat a adopté ce jour à une large majorité le retour des néonicotinoïdes. Les élus de droite et du centre ont majoritairement voté en faveur de cette loi qui enterre les lois votées en 2016 (loi biodiversité) et 2018 (loi agriculture et alimentation issue des EGA) instaurant pourtant l’interdiction des néonicotinoïdes (ainsi que toutes les substances ayant le même mode d’action).
La loi sera promulguée probablement d’ici novembre, laissant le temps aux semenciers d’enrober leurs graines de ces poisons systémiques. Nos organisations ont démontré qu’il existait d’autres voies que celle de céder aux sirènes alarmistes de certains représentants de producteurs de betteraves. Nous n’avons eu de cesse d’argumenter sur le fait que le retour de ces insecticides se faisait sur le lit de trop nombreuses contre-vérités. Nous n’avons eu de cesse de rappeler que la jaunisse était le bouc émissaire d’une filière betterave en mauvaise santé économique depuis 2017, que cette réautorisation était le résultat d’un lobby intense auprès des pouvoirs publics depuis la promulgation de la loi biodiversité.
Le retour de ces insecticides néfastes aura des conséquences qui seront désastreuses pour notre environnement et pour le monde agricole. Ce retour est une atteinte au principe directeur de non régression du droit de l’environnement dont le Conseil constitutionnel a déjà fait application. Et rappelons que ces substances chimiques, utilisées pour enrober les semences de betteraves à sucre, sont également dangereuses pour la santé.
Nous ne pouvons accepter un tel choix qui va à rebours de l’histoire et participe à accroître la défiance des citoyens vis-à-vis des politiques. C’est pourquoi nous ne comptons pas en rester là. Nos organisations continueront de se mobiliser par tous les moyens pour empêcher un tel échec.
Les 21 organisations signataires :
Générations Futures, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, le Syndicat National d’Apiculture, Agir pour l’Environnement, Attac France, Combat Monsanto, la Confédération Paysanne, Foodwatch France, Ingénieurs sans frontières, Justice Pesticides, Les Amis de la Terre, Pollinis, le Réseau Environnement Santé, Terre et Humanisme, Terre d’Abeilles, UFC-Que Choisir, l’Union nationale de l’apiculture française, WECF France, le Mouvement Inter-régional des AMAP, Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique et le Syndicat des apiculteurs d’Occitanie.